Luis Enrique a déclaré publiquement son amour pour les matchs bouillants à l’extérieur. L’entraîneur du Paris Saint-Germain, qui sera à Barcelone mercredi soir, n’a pas caché son excitation à l’idée de faire taire les stades adverses. Et il parle en connaissance de cause.
Un stade hostile ? Même pas peur. « En tant qu’entraîneur, en tant qu’équipe, c’est joli de jouer à l’extérieur, confiait Luis Enrique en conférence de presse avant le Classique à Marseille. C’est joli de voir comment nous pouvons, avec nos qualités, calmer le stade. C’est arrivé beaucoup de fois, dans différents stades, des stades très impressionnants. Faire taire un stade, c’est beau ! » Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas arrivé lundi dernier, bien au contraire, puisque l’OM s’est imposé 1-0 dans un Vélodrome effervescent. Un cas de figure plutôt exceptionnel, il faut le dire.
Les Olympiques à la casserole
Si le Vélodrome a savouré la victoire arrachée lundi dernier, c’est qu’il avait surtout l’habitude de voir ses protégés de faire humilier. Il y a moins d’un an, le 27 octobre 2024, le PSG donne justement la leçon avec trois buts en 40 minutes. Réduit à 10 avec le carton rouge précoce d’Amine Harit, l’OM prend l’eau. Leonardo Balerdi marque d’ailleurs dans son propre but en intervenant sur un centre d’Achraf Hakimi, malgré l’absence de danger… Trop c’est trop : des centaines de supporters marseillais quittent le Vélodrome pendant la mi-temps (0-3).
Le Groupama Stadium a lui aussi connu un gros coup de froid, le 3 septembre 2023. L’OL était alors entraîné par Laurent Blanc et comptait sur Tino Kadewere pour marquer des buts. Le PSG s’est montré sans pitié : Kylian Mbappé annonce la couleur sur penalty dès la quatrième minute, et trois autres buts suivent avant même la mi-temps, signés Hakimi, Marco Asensio et Mbappé à nouveau. Sans forcer en deuxième période, le champion de France s’est finalement imposé avec trois buts d’écart (1-4). Les supporters s’en souviennent, et les joueurs lyonnais aussi puisqu’ils eu droit à un savon de la part des ultras au coup de sifflet final. Ce diable de Luis Enrique, lui, avait le sourire aux lèvres.
Barcelone-PSG, la remontada de 2024 signée Luis Enrique
Les clubs français ne sont pas les seuls à avoir fait les frais de l’armada du PSG. Au printemps 2024, le stade olympique de Montjuic a eu droit à une climatisation d’anthologie. Le chemin vers les demi-finales de la Ligue des Champions étaient grand ouvert pour le FC Barcelone, qui menait 4-2 sur l’ensemble des deux matchs, jusqu’au carton rouge de Ronald Araujo à la demi-heure de jeu. Le début de la fin pour les joueurs de Xavi : Ousmane Dembélé a surgi dans le dos de Joao Cancelo pour lancer la remontada, Vitinha a enchaîné d’une frappe lumineuse aux 20 mètres, puis Kylian Mbappé a placé les derniers clous du cercueil catalan en s’offrant un doublé (1-4). Mémorable.
La MHP Arena de Stuttgart est venue rallonger la liste des victimes en janvier : le VfB, en lice pour accrocher un barrage, réalise une grosse entame de match devant son public. Il faut même une énorme parade de Gianluigi Donnarumma pour éviter l’égalisation allemande au quart d’heure de jeu… et dans la foulée, Ousmane Dembélé fait le break. Le nouveau Ballon d’or récidivera à la 35e et à la 54e pour s’offrir un retentissant triplé et anéantir définitivement les espoirs adverses (1-4). Implacable.
De Londres à Liverpool
Avant l’arrivée de Luis Enrique, Stamford Bridge avait payé l’addition un soir de mars 2016, enterré par Zlatan Ibrahimović au moment où Chelsea pensait pouvoir arracher une prolongation. Un an plus tôt, l’enceinte londonienne avait déjà été réduite au silence par un coup de boule légendaire de Thiago Silva en prolongation.
Et comment ne pas citer ce 11 mars 2025, probablement le tournant de la saison du PSG, à Anfield… Les supporters de Liverpool activent le mode Ligue des Champions pour pousser leur équipe vers la qualification. Tout le monde se rend coup pour coup, sans parvenir à se départager. Jusqu’aux tirs au but, où la réussite insolente de Donnarumma et des tireurs parisiens laissera Anfield bouche bée. Montjuic, qui retrouve le PSG mercredi soir, sait à quoi s’attendre.
