Ambitieux mais transparent à Rennes, l’international algérien doit faire face à la concurrence du vétéran togolais. Si leur concurrence est saine, ils devraient tous deux se tirer vers le haut et aider l’Olympique Marseille à tutoyer les sommets.
Du côté de la Canebière, la moindre défaite peut créer des tensions. Réveiller des interrogations, qu’elles soient légitimes ou non, d’ailleurs. Battu lors de la première journée de Ligue 1 au Roazhon Park, sur la pelouse d’une formation de Rennes autrement plus efficace, l’Olympique Marseille est déjà dans le doute avant d’accueillir Paris… FC samedi prochain. Incapable de passer le moindre but à la formation bretonne, l’OM va devoir rapidement trouver, ou plutôt retrouver, des solutions pour lancer sa saison. Et notamment offensives. Méticuleux mais pas (encore ?) alarmiste, l’entraîneur phocéen, l’Italien Roberto De Zerbi, est toutefois tombé de haut. La préparation s’était en effet passée sans anicroche, puisque son équipe n’avait pas concédé la moindre défaite lors de ses six galops d’entraînement, enchaînant notamment deux nuls face à Valence et Séville et terminant même pas un succès probant face à Aston Villa (3-1).
Gouri beaucoup trop transparent en Ligue 1
Seulement voilà : entre un match qui compte pour du beurre et un autre, officiel celui-là, de Ligue 1, il peut y avoir de solides différences. « Ce qui est simple à comprendre, c’est que ce qu’on a fait jusqu’à présent ne sert à rien, expliquait De Zerbi à l’issue de la rencontre. A Marseille, tout le monde n’a pas compris qu’on doit être tout le temps au même niveau d’envie, de motivation, d’humilité. Tout est question d’équilibre. Si on veut une grande équipe, on doit faire plus. Sinon, on n’y arrivera pas. »
Protecteur vis-à-vis de ses individualités davantage que de son groupe, De Zerbi n’a nommé aucun de ses joueurs. Pourtant, l’un de ceux qui peut s’estimer visé n’est autre qu’Amine Gouiri, qui a livré à cette occasion une prestation beaucoup trop transparente. Débarqué l’hiver dernier en provenance de… Rennes contre 19 millions d’euros, l’international algérien formé à Lyon y avait tout de suite flambé, inscrivant 10 buts et délivrant 3 passes décisives en 15 rencontres. Cet été, alors qu’il espère prendre une autre dimension, Gouiri a vu arriver dans ses pattes un attaquant de renommée mondiale en la personne de Pierre-Emmerick Aubameyang.
A 36 ans, Aubameyang n’est pas revenu pour faire de la figuration
De retour d’une expérience mi-figue mi-raisin en Arabie saoudite, l’international togolais (36 ans) a retrouvé ce club de l’OM au sein duquel il avait déjà disputé 52 rencontres et inscrit 30 buts en 2023-24. De toute évidence, il n’entend pas faire de la figuration en Ligue 1.
Face à Aston Villa, sa montée avait fait la différence puisqu’il avait réussi un doublé. Tactiquement, alors que De Zerbi opte généralement pour un 4-2-3-1, l’association entre ces deux joueurs semble assez compliquée. Contre Rennes, Gouiri a été titularisé mais, suite à la montée d’Aubameyang (63e), c’est l’Algérien qui a été décalé sur le flanc gauche. Sans avoir réussi à se montrer percutant ou même dangereux. « Pourtant, on a eu beaucoup d’occasions, on a touché les montants à deux reprises mais on prend un but stupide, pestait encore De Zerbi. Si on doit attendre que les buts tombent du ciel, on n’a rien compris. »
De Zerbi : « Il doit jouer comme un 10 et marquer comme un 9 »
Alors qu’attendre de ce duo pas forcément compatible ? Qu’ils mettent tous les deux un peu d’eau dans leur vin, qu’ils associent au maximum leurs qualités en faisant valoir une saine concurrence à l’entraînement. « Je sais que pour Amine, la situation actuelle peut sembler compliquée, a ainsi expliqué son capitaine, Leonardo Balerdi. J’aime sa manière de penser, ses ambitions. La concurrence ? Je vais l’aider pour être calme, en confiance. Ce n’est pas facile quand un attaquant comme Aubameyang arrive, mais on va l’aider, avec les paroles notamment. La concurrence te fait grandir. Si elle est saine dans le vestiaire, ce n’est que bénéfique pour tout le monde.
Quant à De Zerbi, il ne peut que se féliciter d’avoir deux talents pareils dans son noyau. « Gouiri ? Je veux qu’il joue comme un 10 et qu’il marque comme un 9 !, a-t-il expliqué. C’est difficile, il faut que je l’aide à devenir un véritable sniper ! Mais il a la qualité pour jouer avec ses coéquipiers, cette finesse, cette créativité. »