Florian Thauvin n’a plus porté le maillot de l’équipe de France depuis juin 2019. Une éternité, mais le champion du monde 2018, de retour en Ligue 1 cet été, ne se cache pas : les Bleus sont un objectif.
Son nom n’a pas été prononcé par Didier Deschamps, jeudi dernier, au siège de la Fédération française de football, au moment d’énumérer les 23 sélectionnés pour affronter l’Azerbaïdjan, contre qui les Bleus ont l’immense faveur des cotes, et l’Islande. Pourtant, Florian Thauvin semble de plus en plus proche du maillot frappé du coq. Revenu à Lens cet été après deux saisons en Italie, le champion du monde 2018 s’éclate sous les ordres de Pierre Sage. À huit mois de la Coupe du monde, « Flotov » est revenu dans le match. De là à accrocher le bon wagon ?
Christopher Nkunku, mais pas Florian Thauvin
La cascade de blessures dans le secteur offensif pouvait le laisser espérer : Désiré Doué, Ousmane Dembélé, Marcus Thuram, Randal Kolo Muani et Rayan Cherki ont tous connu des pépins physiques ces dernières semaines et ne prendront pas part au rassemblement. Pour accompagner les habitués que sont Kylian Mbappé, Bradley Barcola et Kingsley Coman dans le secteur offensif, Dédé a renouvelé sa confiance aux petits jeunes Maghnes Akliouche et Hugo Ekitike. Deux surprises ont complété la liste : le revenant Christopher Nkunku et le « petit » nouveau Jean-Christophe Mateta.
Pas de Thauvin, donc. Les journalistes ont mis les pieds dans le plat en confrontant Deschamps. « Je suis là pour faire des choix, a répondu le sélectionneur. Tant mieux qu’il fasse ce début de saison. Il fait partie des présélectionnés. Il peut être amené à faire partie de cette équipe, oui, sinon il ne serait pas présélectionné. (…) À lui de tout faire avec son club, ensuite ce sera à moi de choisir. » Toutes les portes restent ouvertes car en plus d’être performant, Thauvin a prouvé qu’il ne sera pas du genre à poser problème au sein du groupe, quel que soit son temps de jeu.
Motivé comme jamais pour retrouver les Bleus
Être évoqué parmi un candidat n’est déjà pas anodin pour Florian Thauvin, absent depuis six ans. Au fond du trou après son passage raté au Mexique, il s’est relancé à l’Udinese : auteur de six buts en 2023-2024, il a haussé le curseur la saison suivante avec neuf buts et cinq passes décisives en 26 matchs. Du costaud. Le Français a même été nommé capitaine de son équipe, ce qui en dit long sur son influence et son leadership dans le vestiaire.
Il a poursuivi sur cette lancée sous le maillot du RC Lens : il reste sur six titularisations en Ligue 1, deux buts et de l’envie à revendre. « J’ai envie d’y être. Ça me manque, confiait-il à L’Équipe la semaine passée. Même si j’ai eu la chance d’y être régulièrement pendant une période d’environ trois ans, que j’ai été champion du monde, y retourner serait comme si c’était la première fois. » La motivation ne faiblira pas à l’approche du Mondial, qui s’ouvrira en juin.
Didier Deschamps regarde vers les jeunes
Voir Nkunku lui passer devant alors que l’attaquant du Milan n’a été titularisé qu’une seule fois cette saison peut laisser perplexe. Florian Thauvin aurait aussi pu espérer être préféré à Akliouche. Deschamps a cependant expliqué qu’il voulait ouvrir « la porte à d’autres joueurs, plus jeunes », et leur « laisser du temps ». Le nouveau leader du RC Lens (32 ans) souffre peut-être de n’avoir jamais été véritablement impactant sous le maillot des Bleus (10 sélections entre 2017 et 2019, trois titularisations, un but).
« Je reviens de tellement loin que je ne veux apporter que du positif, répond Thauvin, pas du genre à se prendre la tête. Je mets tellement d’énergie à travailler, que si ça vient, ce sera du bonheur. Et si ce n’est pas le cas, ce sera pour repousser la date, car je donnerai tout jusqu’à mon retour. »
